Une fiction si proche de la réalité
"Cinq morts ! Deux personnes dans un état grave ! Et un blessé léger !
Le blessé léger, c'est moi."
Mortagne. Le narrateur, un adolescent, est arrêté : il vient de vider le chargeur de son fusil de chasse sur les invités du mariage de son frère. Ce jeune homme sans histoire, apparemment sain d'esprit, nous livre ce qui l'a poussé à commettre ce crime horrible.
Avec Je mourrai pas gibier, Guéraud plonge à nouveau son lecteur dans les profondeurs de la noirceur humaine. Il nous fait entrer dans l'esprit de ces tueurs "fous" dont l'actualité nous brosse le portait régulièrement. Comment lire ce récit et ne pas penser à cet affreux fait divers dans cette crèche belge ?
Le lecteur pense découvrir un monstre mais le plus dérangeant est qu'au fil de sa lecture il prend conscience que ce n'est pas un monstre : ce serait trop simple ! Le malaise s'installe : on découvre le personnage, on saisit une grande partie du cheminement de sa pensée, on explique... pire, on se surprend à comprendre l'Incompréhensible ! Le lecteur est alors acculé à s'interroger sur lui-même : quelle part d'inhumanité portons-nous ? A quel moment risque-t-on de basculer dans la folie meutrière ? Serais-je capable de commettre de tels actes ? Ô questions atroces que nous voudrions balayer d'un revers de main...
Quel talent Monsieur Guéraud pour réussir à si bien ébranler les certitudes de vos lecteurs !
Auteur à découvrir sans attendre. Vous pouvez également relire deux critiques de ce même auteur :
La brigade de l'oeil
Coup de sabre