Le pays sans adultes d'Ondine Khayat
Slimane et Maxence sont deux frères, deux frères soudés dans la douleur du quotidien. Cette douleur : les colères, les insultes et les coups de leur père, rebaptisé le Démon. Conscients que leurs jeunes âges (11 et 14 ans) ne peuvent protéger leur mère si fragile, exténuée par cette vie et son travail, les garçons s'inventent un monde doux, chaud et agréable où aucun adulte ne viendrait ruiner leur vie.
Malheureusement, un jour, la violence a raison de cette fraternité indestructible et là tout bascule pour le petit Slimane.
La force de ce texte tient dans la narration : en effet, le récit est raconté par le jeune Slimane avec son regard et ses mots d'enfants. La fraîcheur, la candeur et la poésie des mots sont telles qu'elles exacerbent la violence de leur vie. "La vie c'est pas pour les enfants" est le leitmotiv de ce roman, et à chaque fois que Slimane prononce cette phrase, celle-ci s'apesantit. Malgré ce poids, je n'ai pas eu le sentiment de tomber dans le misérabilisme : c'est juste et touchant. On ne ressort pas indemne de cette lecture.
Si vous en avez l'opportunité, arrêtez-vous au Pays sans adultes.
Merci à Chez les filles et aux éditions Anne Carrière qui m'ont grâcieusement offert ce roman.
Sources : Le pays sans adultes, Ondine Khayat, ill couv Thierry Müller, Editions Anne Carrière, 2008, 19€