Le soleil des Scorta de Laurent Gaudé
Montepuccio, petit village de la côte napoliaine, nous livre le parcours d'une lignée d'hommes et de femmes maudits. Seuls leur orgueil et leur folie prévalent : les Scorta haissent la facilité et ne vivent pleinement que dans l'adversité. Dès que la stabilité les gagne, aussitôt la folie emporte tout sur son passage.
Face à eux, un village plein de croyances, de peurs mais aussi de fascination pour ces êtres.
Voilà une lecture agréable pour ces temps froids et / ou pluvieux : le récit plonge le lecteur dans une atmosphère chaude, lourde et pesante. On imagine sans trop de difficultés les moindres recoins de ce village avec ses couleurs, ses bruits et ses odeurs.
L'histoire commence en 1875 pour prendre fin dans les années 60 : on suit le parcours d'hommes et de femmes qui partagent le poids d'une malédiction originelle. Les Scorta doivent suer et construire leur vie à partir de rien : ils incarnent cette humanité chassée du paradis. En effet malgré les moments de répits, malgré les courts instants de bonheur, le destin est toujours là pour les frapper. Le thème de la fatalité porte le récit et l'on partage les tourments de ces êtres ; malheureusement, dans la seconde moitié du roman, la répétition des destins s'essoufflent un peu. J'ai donc terminé ce roman avec un peu moins d'ardeur qu'à son début : dommage.