La porte de Magda Szabo

Publié le par Alexandra

porte.jpg      Deux femmes hongroises, la narratrice et Emerence. La narratrice est écrivain et Emerence, sa femme de ménage, qui restera à son service pendant plus de vingt ans. Cette dernière, en apparence acariâtre, manifeste une grande bonté à l’égard de ceux qu’elles croisent et de ceux qui l’entourent… tout en gardant ses distances et son intimité. Personne ne pénètre chez elle ; derrière sa porte, elle s’est construit un monde à elle, protecteur. La narratrice est à la fois fascinée et révoltée d’éprouver de l’affection pour ce personnage ; les difficultés de l’existence vont rapprocher ces deux êtres tantôt dans la douceur tantôt dans la violence. Emerence finira ainsi par dévoiler ce que cache sa porte…

       
   La porte est ici métaphorique et symbolise, entre autres, le seuil de l’apparence et de l’être. La psychologie des personnages est très complexe ; aucune de ses femmes n’apparaît plus sympathique ou plus antipathique que l’autre. Elles abritent toutes les palettes de la beauté et de la noirceur humaine et c’est ce qui les rend si authentiques.
   Pourtant, je n’ai pas vraiment apprécié ce roman, je n’ai pas été touchée je crois. Aussi invoquerai-je pour cette critique un droit fondamental du lecteur : le droit de me taire.
        
Voici deux courts extraits du chapitre Incipit :
  
«  J’étais seule à pouvoir faire céder cette serrure : celle qui tournait la clé croyait davantage en moi qu’en Dieu, et moi, en cet instant fatal je croyais être Dieu, sage, pondérée, bonne, rationnelle. Nous étions toutes deux dans l’erreur, elle qui avait confiance en moi, et moi qui péchais par excès d’assurance. A présent cela n’a plus d’importance, on ne peut réparer ce qui s’est passé. » 
   
«  C’est moi qui ai tué Emerence. Je voulais la sauver, non la détruire, mais cela n’y change rien »

Publié dans Romans

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D
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S
Personnellement, j'ai été profondément touchée par cette relation en clair obscur, en amour-haine et en violence-tendresse...tous ces mélanges qui font notre profonde humanité
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K
Bon, je regarderai à la médiathèque si ce titre se trouve sur les étagères.
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A
Tu devrais le trouver aisément car il avait obtenu le prix Fémina. Bonne lecture et surtout tiens-moi courant ! A bientôt Katell.